Le pinceau d'écriture japonais, précieux et discret compagnon de route.
Tout ce que je dessine ou peins questionne l'écriture.
J'aime être à une table, comme l'écrivain que je suis également par ailleurs.
Mes dessins sont des mots-traces. Sensations, réminiscences, échos des sentiments, des émotions. Ils déroulent et affranchissent l'écriture des mots.
Le trait se déroule sur le principe du thème et variation, au gré de l'improvisation, exactement comme en musique. Le thème : les lignes de la terre, le vent, le feu, les nuages, les fleurs, la mer... Le souffle de la nature porte en avant l'inspiration.
Je laisse aller le pinceau sur la page, dans l'élan d'une écriture libre, exactement comme un musicien qui invente une mélodie, jouant sans partitions, sans matière de départ autre qu'un thème.
Mon compagnon de route est un petit pinceau d'écriture japonais, dont le premier m'a été offert à Kyoto, par un ami qui s'en servait pour prendre des notes dans un carnet. Pour les dessins fait au coin d'une table, chez moi ou en voyage, j'utilise ce cadeau décisif, de la taille d'un simple stylo, qui me permet d'écrire mes dessins et qui m'a tant appris de la vie du trait, de l'investissement de la page blanche, de la dynamique du noir et du blanc, du plein et du vide...
Enfin, il est important de préciser que cette poésie graphique relève d'une approche contemporaine qui puise aux traditions d'écriture immémoriales : calligraphies asiatiques ou arabes, dessins et signes pariétaux de Lascaux ou Altamira.
Le dessin achevé, il lui reste à continuer sa vie dans le regard des autres, collectionneur, amateur d'art, et à éveiller dans leur âme des émotions nouvelles.
O.D
